Ernest et Célestine
Résumé du film
Célestine, une petite souris orpheline, a grandi dans le monde souterrain des rongeurs. Comme beaucoup de ses semblables, elle est destinée à devenir dentiste. Mais Célestine préfère dessiner. Elle est aussi la seule à ne pas avoir peur du grand méchant ours. Il faut dire que les ours et les souris se détestent. Les souris vivent en bas et les ours en haut, c’est comme ça dans ce monde là.
Mais un jour, Célestine tombe dans une poubelle et manque de se faire dévorer par un ours mal léché, un peu fauché, un peu musicien mais surtout très affamé nommé Ernest. Elle ne se laisse pas faire et peu à peu une amitié se noue en eux que rien ni personne ne pourra empêcher.
Pourquoi ce film a été choisi
Par Isabelle Boudet des Fiches du Cinéma
Ernest et Célestine appartient aux classiques de la littérature pour enfants. Inventés par la dessinatrice belge Gabrielle Vincent, leurs aventures se sont déclinées sur une vingtaine d’albums, tout en délicatesse.
Pour les adapter au cinéma, le producteur Didier Brunner a confié le scénario à Daniel Pennac. L’écrivain a imaginé un conte “où la péripétie joue le rôle de moteur narratif”. À la réalisation, le novice Benjamin Renner est associé au duo belge Vincent Patar et Stéphane Aubier, les auteurs de Panique au village, film d’animation à l’humour absurde et jubilatoire. Ceux qui pensaient retrouver les sympathiques figurines en plastique de Panique... comprendront vite qu’il s’agit ici d’une toute autre affaire, sur laquelle plane plutôt l’esprit d’Hayao Miyazaki.
Les animateurs ont, en effet, repris le trait classique et gracile de Gabrielle Vincent. Et c’est une réussite. On retrouve la spontanéité du croquis, la douceur des pastels, la poésie des aquarelles de Vincent. Les décors sont autant de tableaux, tel ce sublime champ de coquelicots qui s’enroule comme une vague autour de la chaumière d’Ernest. Dans ce monde de bienveillance, Pennac a introduit une pointe de noirceur, qui pourra dérouter les lecteurs de Vincent. Il y a le monde d’en haut, chez les ours, et celui d’en bas, chez les souris. Entre les deux, un mur de méfiance et de peur, qui récuse l’amitié hors norme unissant le gros ours et la mutine souris. Le film dénonce ainsi les préjugés et célèbre l’intelligence de l’amitié.
Gabrielle Vincent (décédée en 2000), rétive à toute adaptation de son œuvre au cinéma, ne renierait sans doute pas cette version, respectueuse et audacieuse à la fois.
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