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Homme invisible (L’)

James Whale | 1933 | Etats-Unis

Résumé du film

Jack Griffin, un scientifique, a trouvé le moyen de devenir invisible. Pour retrouver la formule qui lui rendra son apparence normale, il se cache dans une auberge, mais son aspect et son comportement attirent l’attention des villageois. On le chasse : pour terroriser les gens, il montre alors son invisibilité en enlevant ses vêtements, et leur joue des mauvais tours. Le Docteur Cranley et sa fille, Flora, inquiète de la disparition de Jack, son fiancé, comprennent qu’il est le fameux « homme invisible », recherché pour meurtre. Son attitude est causée par la substance qu’il a absorbée pour devenir invisible. Jack informe de son plan son rival, le Docteur Kemp : « Détruire le monde pour mieux le dominer ». Kemp prévient la police et sert d’appât pour attraper l’homme invisible. Ce dernier, de plus en plus dangereux, déjoue tous les plans de capture et s’échappe avant de se faire surprendre dans son sommeil et être blessé à mort. Flora vient veiller Jack qui, en mourant, retrouve enfin son apparence normale.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Myriam Mayet, conseillère pédagogique en arts visuels dans le Loiret (45)

L’Homme invisible de James Whale est réalisé en 1933, en plein âge d’or du cinéma fantastique aux États-Unis.

Dès la première scène du film, le réalisateur plante le décor, mystérieux et fantastique, avec l’apparition du personnage principal marchant péniblement sur une route sinueuse, en pleine tempête de neige. Le spectateur est immédiatement plongé dans une ambiance inquiétante. Et on n’est pas au bout de nos surprises ! James Whale va jouer ainsi avec nos émotions tout au long du film. On passe de l’angoisse au rire, de l’inquiétude à l’effroi (la scène du train en est un parfait exemple) en quelques secondes. Jack Griffin, le personnage principal, nous inspire des sentiments ambivalents. Il est à la fois effrayant parce que violent et maléfique mais aussi touchant parce qu’on ressent sa souffrance et sa profonde solitude.

Les effets spéciaux de John P. Fulton sont impressionnants, surtout pour l’époque : nous sommes en 1933. Les trouvailles sont plus ingénieuses les unes que les autres : Jack Griffin retirant ses bandelettes devant le miroir, la cigarette et l’allumette en « lévitation » nous révélant qu’il est en train de fumer, l’empreinte de son corps sur le coussin du rockingchair, les déplacements d’objets signalant ses déplacements, ses traces de pas dans la neige, etc. Pour le spectateur, quel que soit son âge, enfant comme adulte, cette thématique de l’invisibilité fascine. Que ferions-nous donc si nous avions ce pouvoir ? Qui ne s’est jamais posé cette question ? C’est une question qui pourra, qui devra être abordée avec les élèves. Il est d’ailleurs intéressant de voir que le personnage principal en fait un très mauvais usage, c’est le moins que l’on puisse dire... On pourra essayer de comprendre ce qui l’a poussé à devenir si cruel.

L’Homme invisible aborde avec virtuosité cette thématique du monstre, chère au cinéma et à la littérature de cette époque, que ce soit avec Frankenstein, King Kong, Dracula, Dr Jekyll et Mr Hyde… Mais bien souvent cette créature reflète la peur de l’autre et renvoie finalement chacun à sa propre humanité. Qui sont les plus monstrueux ? Celui qui brutalise la population ou ceux qui rejettent, dès son apparition, un étranger qui les dérange ? Voilà bien des thématiques qui ont toute leur place à l’école : le rejet de l’autre, le traitement de la différence, la solitude et l’isolement.

Enfin, ce film procurera bien des frissons aux enfants mais grâce à certains personnages, tournés en ridicule, notamment les policiers et la femme de l’aubergiste, le réalisateur permet de désamorcer un peu l’angoisse.

 


 

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Bibliographie

L’Homme invisible
L’Homme invisible
H. G. Wells, Royaume-Uni, paru en 1897
Le célèbre roman adapté au cinéma.
Derrière l’écran, Les effets spéciaux au cinéma
Derrière l’écran, Les effets spéciaux au cinéma
Réjane Hamus-Vallée, Stéphane Kiehl, Actes Sud Junior/Cité des sciences de l’industrie, 2017
Un livre très documenté pour les amoureux du septième art, qui accompagne l’exposition “Effets spéciaux, crevez l’écran !” à la Cité des Sciences du 17 octobre 2017 au 19 août 2018.