Les champs * sont obligatoires

Roi et l’Oiseau (Le)

Paul Grimault | 1979 | France

Résumé du film

Dans son immense et luxueux palais, le Roi Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize fait le malheur de tout le monde. Il exploite les ouvriers de la Ville Basse, contraints de fabriquer à la chaîne les bustes et les statues qui célèbrent sa puissance dans tout le royaume. Il mobilise gardes et policiers pour s’emparer de la Bergère et du Ramoneur. Il livrera celui-ci aux fauves et forcera celle-là au mariage.

L’Oiseau, qui a des comptes personnels à régler avec le despote, prend les choses « en mains » et conduit la révolte. Il saura in extremis réunir les deux jeunes amoureux et conduire le peuple de la Ville Basse vers le soleil et la liberté.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Jef Costello des Fiches du Cinéma,

Plus le temps passe, plus le travail cinématographique de Prévert met tout le monde d’accord. Derrière toute la poésie des Enfants du Paradis où tombe le mot juste, véritable paradis du verbe et du génie littéraire du scénariste, Le Roi et l’oiseau pourrait aussi être l’une des plus belles créations du poète pour l’écran. L’invention langagière, le non-conformisme, la férocité placide s’épanouissent ici avec bonheur. Il s’agit de l’unique long métrage du “Walt Disney français”, Paul Grimault. Derrière un graphisme empruntant au modèle américain, se cache un créateur à la singularité manifeste.

On est d’abord un peu déstabilisé par l’utilisation parcimonieuse du son. Parfois, on n’entend que quelques bruits de pas, la musique est utilisée avec modération. Le récit, quant à lui, prend son temps. En revanche, on est charmé par la fantaisie visuelle à l’œuvre dans la représentation du château, ce royaume s’étirant dans les airs, ses bas-fonds populaires. Car c’est aussi la rencontre étonnante entre l’univers du conte de fées et la critique du totalitarisme.

Soyons audacieux : la description du tyran Charles V + III = VIII + VIII = XVI a la même force que celle du Dictateur de Chaplin. Car c’est le méchant qui fait ici tout l’intérêt du film. La bergère et le ramoneur, personnages falots et finalement peu intéressants, sont soumis au seul élan de leur amour. C’est donc un classique atypique de l’animation française qui, par la discrétion de son ton, son refus des effets faciles, pourra dérouter les enfants distraits. Mais sa tranquille excentricité séduira assurément les enfants rêveurs.

Lire la suite
Textes issus des Fiches du Cinéma
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com

Carte postale numérique


Extrait vidéo