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Voleur de Bagdad (Le)

Ludwig Berger, Michael Powell, Tim Whelan | 1940 | Grande-Bretagne

Résumé du film

Emmené, avec son chien, dans un Palais pour y guérir une Princesse endormie, un mendiant aveugle raconte. Il fut roi sous le nom de Ahmad. Son grand Vizir, Jaffar, usa de ruse pour le jeter en prison et prendre le pouvoir… Mais un tout jeune voleur, Abu, aide Ahmad à s’évader.

Les deux compagnons vont à Bosra, où Ahmad et la fille du Sultan tombent amoureux. Fou d’automates, le Sultan échange sa fille à Jaffar, contre un cheval mécanique qui vole. Jaffar, magicien, ayant reconnu son Roi dans l’amoureux de la Princesse, le rend aveugle et transforme Abu en chien. Ainsi, mendiant et chien partent à la recherche de la Princesse. Tel est le récit d’Ahmad. La Princesse n’est autre que la belle endormie, mais il ne le sait pas encore.

Cependant, en échange de l’amour de la Princesse, Jaffar rend la vue à Ahmad et sa forme humaine à Abu. L’amour et l’amitié sont plus forts que les maléfices du magicien, que le jeune Abu va déjouer. À l’aide d’un gigantesque génie, dont il est devenu le maître, et après avoir affronté tous les dangers, l’enfant revient, dans le ciel, en héros, sur un tapis volant, pour sauver Ahmad et la Princesse de la mort à laquelle les a condamnés Jaffar. Le noir Magicien est tué, Ahmad et sa Princesse sont enfin réunis : c’est la fête. Mais Abu tire joyeusement sa révérence, s’envolant sur son tapis vers de nouvelles aventures.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Jef Costello des Fiches du Cinéma,

C’est vrai que les effets spéciaux ne valent pas tripette : visiblement, une douzaine de câbles ont été nécessaires pour tenir le tapis volant au-dessus du sol, le génie vole avec la souplesse d’un Big Jim sur fond vert, quant aux transparences, elles ne cachent pas grand-chose de leurs artifices. C’est vrai, mais... Il était une fois, quand Bagdad et Bassora renvoyaient à d’autres images que celles d’un tyran moustachu, de GI inquiets dans des villes dévastées, filmées par CNN.

Il fut un temps où ces villes évoquaient plutôt les charmes mystérieux du monde arabe, tel qu’il était alors fantasmé par l’Occident, avec ses califes, vizirs, génies, lampes et récits emboîtés, venus des Mille et une nuits. Le Voleur de Bagdad nous rappelle cet ancien temps, tellement savoureux à redécouvrir aujourd’hui. Comme pour Autant en emporte le vent, c’est l’œuvre d’un producteur, et donc le travail de quelqu’un qui veut séduire, en mettre plein la vue au moyen de stratégies délibérément efficaces, mais pas exemptes de noblesse.

Ce projet du producteur Alexandre Korda compense donc ce qu’il perd en spontanéité et vision d’artiste par une magnificence, un luxe visuel et un art du récit très raffiné. Des sorts sont jetés, les princesses sont cataleptiques et le monde, par le filtre du cinéma, est redevenu totalement païen. Un paganisme qui sera uniquement acquis aux charmes ensorceleurs du récit picaresque et de l’imaginaire débridé, quitte à ce que le kitsch soit de la partie. Pas de place, ici, pour le second degré, le clin d’œil et le coup de coude complice : ceux qui aiment Le Voleur de Bagdad sont d’authentiques croyants.

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Textes issus des Fiches du Cinéma
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