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Tomboy

Céline Sciamma | 2011 | France

Résumé du film

À la faveur des vacances d’été, une famille, dont la mère est enceinte et qui a deux enfants, déménage et s’installe dans une cité. L’aîné des enfants, alors qu’il sort pour jouer avec les garçons du quartier et fait la rencontre de Lisa qui deviendra son amie, dit s’appeler Michaël. On apprend peu de temps après par sa mère qu’il se prénomme Laure. Elle est ce qu’on appelle un « garçon manqué » (« Tomboy »).

Laure est la seule détentrice de son secret et de sa double identité (une fille à la maison, un garçon dans la cité), avant que sa petite soeur Jeanne ne l’apprenne et devienne sa complice, jouant le jeu à l’extérieur sans rien dévoiler aux parents. Quand ces derniers finissent par le savoir, la mère fait tout ce qu’il faut pour dissuader Laure de recommencer, avant que l’école ne reprenne.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Louise Légal

intervenante École et cinéma Haute-Garonne, Association Terrain Vague.

Écrit en trois semaines et tourné en vingt jours, Tomboy est né du sentiment d’urgence et du désir de liberté de Céline Sciamma après son premier long-métrage Naissance des pieuvres réalisé en 2007.

Inscrit au catalogue national de Collège et cinéma dès 2012 et proposé l’année suivante aux élèves de cycle 3 à École et cinéma, Tomboy se trouve en effet à la lisière de l’enfance et de l’adolescence. Laure, son héroïne vient de s’installer avec sa famille dans un nouveau quartier aux abords d’une ville. Le temps d’un été, la jeune fille va jouer de la confusion que son corps gracile suscite pour se faire passer pour un garçon, Mickaël - « Tomboy » signifie « garçon manqué » en anglais. Elle intègre très vite la bande de copains du quartier, se lie à Lisa qui la/le trouve « différent des autres garçons » et, circulant librement des immeubles à la forêt environnante, Laure/Mickaël explore de nouveaux espaces : les baignades, parties de football et jeux dans la forêt deviennent le terreau de l’amitié et de la possible naissance d’un désir amoureux.

Laissant volontairement les adultes hors-champ, Céline Sciamma filme à hauteur d’enfant. Les cadres fixes dans lesquels les personnages viennent s’inscrire et bouger, la faible profondeur de champ, les surcadrages... Toute la mise en scène concourt à créer une bulle autour des enfants et c’est bien le point de vue sensible et physique de Laure/Mickaël que nous allons pouvoir adopter. Et quand le mensonge est près d’être révélé, c’est au rythme effréné du cœur de la jeune héroïne que bat celui du spectateur.

Échappant à toute forme d’intellectualisation et de moralisme, Tomboy nous invite à une réflexion délicate sur l’importance du regard de l’autre qui nous définit. Un motif dont Céline Sciamma continue de dessiner les contours avec Bande de filles (2014) et le très beau Portrait de la jeune fille en feu (2019).

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