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île de Black Mór (L’)

Jean-François Laguionie | 2004 | France, Italie

Résumé du film

1803, Cornouailles. Un adolescent de quinze ans nommé le Kid s’enfuit d’un orphelinat où il était maintenu contre son gré. Il désire suivre les traces du terrible pirate Black Mór après avoir trouvé la carte de son trésor. Aidé de deux naufrageurs, Mac Gregor et La Ficelle, il vole la goélette d’un groupe de garde-côtes et s’enfuit vers l’océan. Dans la cale, ils découvrent un esclave, Taka, qu’ils libèrent.

Ce n’est qu’après avoir capturé un jeune moine qu’ils en sauront plus sur l’emplacement de l’île de Black Mór. Ils mènent diverses aventures, sabordant un navire négrier, mais le religieux se révèle être une adolescente, ce qui va contre le code de la piraterie qui interdit les femmes à bord. Alors que le Kid veut l’accepter, les autres voudraient la voir quitter le navire mais elle seule peut déchiffrer la carte.

Soutenue par le Kid, elle va les aider à trouver l’île et amener l’adolescent à se dépasser. Ainsi, il pourra mener à bien son véritable objectif qui n’est pas tant de se retrouver couvert d’or que d’apprendre à savoir qui il est.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Louis Roux des Fiches du Cinéma,

Formé auprès de Paul Grimault, J-F. Laguionie a remporté la Palme d’Or du court métrage à Cannes en 1978, avec La Traversée de l’Atlantique à la rame. S’il a ensuite réalisé peu de longs métrages, chacun témoigne d’une grande exigence formelle et d’une haute ambition, en s’inscrivant chaque fois dans un genre différent : science-fiction pour Gwen et le livre de sable (1985), aventures animalières pour Le Château des singes (1999), fantaisie autour de la peinture avec Le Tableau (2011), et, donc, film de pirates, avec L’Île de Black Mór.

Ce dernier a été très difficile à financer. Il faut dire qu’il est, certes, d’un abord plus complexe que les blockbusters de l’animation numérique, dans la mesure où il adopte un rythme plus lent et une approche plus contemplative. Ici, on prend, par exemple, le temps d’observer les nuances de couleurs de la mer. Mais c’est un véritable plaisir visuel, car Laguionie excelle dans la représentation des vagues, des bateaux, et des images fantomatiques... Par ailleurs, au-delà de son raffinement esthétique, L’Île de Black Mór séduit par son solide sens du romanesque. En effet, on y retrouvera, avec un plaisir gourmand, tous les motifs attendus des grands récits d’aventures et d’apprentissage (qu’ils soient littéraires ou cinématographiques) : un jeune garçon qui ne connaît pas son père, un méchant directeur d’orphelinat tout droit sorti d’un roman de Dickens, un navire négrier, des pirates, une jeune fille déguisée en moine, une île à la Stevenson, et, comme il se doit, un trésor.

Pour autant, Laguionie ne joue jamais la facilité, et réussit à nous conduire de surprise en surprise en bousculant les stéréotypes. Car ici, par exemple, les justiciers, ce sont les pirates.

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Textes issus des Fiches du Cinéma
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