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Katia et le crocodile

Jan Kucera, Vera Simkova | 1966 | République tchèque

Résumé du film

Un écolier confie à Katia les animaux de sa classe qu’il doit garder pendant les vacances : deux lapins, un petit singe macaque, un étourneau qui parle, des souris blanches, une tortue et un bébé crocodile. Mais la baignoire déborde, le crocodile s’échappe, l’oiseau s’envole, les animaux se sauvent dans la ville. Tout le monde court à leur recherche dans une délirante poursuite. Quelle journée !

Pourquoi ce film a été choisi

Par Jef Costello des Fiches du Cinéma

Ce classique, solaire et insolent, parle à sa manière de l’époque et du lieu dont il est issu. En effet, il appartient à cette vague du cinéma tchèque des années 1960 qui préfigurait à bien des égards  le Printemps de Prague, brève flambée d’une liberté nouvelle, brutalement éteinte par les chars soviétiques en 1968.

Osons le gros mot : par bien des aspects, Katia et le crocodile est un film politique. Politique, parce qu’il se moque des institutions et renverse les valeurs : les militaires sont tournés en ridicule, les enfants sont responsables et les adultes infantiles. Peu à peu, le chaos, un joyeux désordre anarchique, réveillent et bousculent cette ville assoupie. Pour rendre compte de ce dérèglement,  la réalisatrice a utilisé les moyens de la Nouvelle Vague : une caméra légère accompagnant des séquences qui semblent improvisées, une manière documentaire de raconter une histoire. Ainsi, le jeu des enfants, finement observés  au travers d’un Noir & Blanc magnifique, éclate de naturel.

Malgré cette bonne santé, il est normal qu’après toutes ces années, le film accuse quelques rides : l’interprétation de la plupart des adultes est assez lourdaude ; la fantaisie est parfois appuyée et surtout le rapport aux animaux est très différent du nôtre. Les ligues de protections animales pourraient s’offusquer de certains traitements montrés à l’image. Malgré tout, on reste séduit par cette attention à la logique enfantine, cette façon très moderne de capter les visages et les réactions, et enfin cette capacité rare à filmer clairement le désordre. Katia et le crocodile peut être une réponse adéquate à une demande répétée de cochon d’Inde.

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Textes issus des Fiches du Cinéma
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com

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Extrait vidéo

Bibliographie

Katia et le crocodile
Katia et le crocodile
Nina Guernette et Grigori Jagfeld, Hachette (Le Livre de poche Jeunesse), 1993
Parue autrefois aux éditions La Farandole, l’histoire de Katia et de ses copains courant à travers la ville pour retrouver les animaux qu’elle gardait pour la journée révèlera bien des différences avec le film qu’elle a inspiré.
Délivrez-moi ! Alex Sanders
Délivrez-moi ! Alex Sanders
L’Ecole des loisirs (Loulou & Compagnie), 1996
Le petit ours poursuivi par le crocodile saura bien l’enfermer : et clac ! Au revoir monsieur Croco !
Il y a un alligator sous mon lit
Il y a un alligator sous mon lit
Mercer Mayer, Gallimard, folio benjamin, 1987
Il n’est pas dans la baignoire, il est forcément sous le lit !
La Poule qui avait mal aux dents
La Poule qui avait mal aux dents
Bénédicte Guettier, Casterman, 2006
Une poule un peu débordée par sa progéniture, doit se rendre chez le dentiste. Mais c’est le petit crocodile, couvé par erreur, qui est le seul à avoir besoin d’être soigné ! Ça devrait manger quoi, un crocodile ?
Je mangerais bien un enfant
Je mangerais bien un enfant
Sylviane Donnio, ill. Dorothée de Monfreid, L’école des loisirs, 2004
Pas question de manger des bananes quand on préfère manger un enfant ! Oh, mais il faut peut-être d’abord grandir !
Fillettes et Gros alligator
Fillettes et Gros alligator
Muriel Bloch, ill. Andrée Prigent, Didier Jeunesse (à petits petons), 2007
Gros alligator saura-t-il berner les fillettes, tout comme le loup a su berner les chevreaux ?
Blaise et le robinet
Blaise et le robinet
Claude Ponti, L’École des loisirs, 1994
Blaise, le poussin masqué, veut jouer à la salle de bains, il lui faut donc un vrai bon robinet. Faites-lui confiance : “ C’est jamais trop quand c’est bien. ”
Les Quiquoi et le chien moche
Les Quiquoi et le chien moche
Laurent Rivelaygue, ill. Olivier Tallec, 2018
Nouvelles aventures pour la petite bande de copains : le chien moche dessiné et qui parle et dont personne ne veut, va servir de monnaie d’échange pour libérer l’un deux retenu par un petit chevalier vindicatif.