Les champs * sont obligatoires

Nuit du chasseur (La)

Charles Laugthon | 1955 | Etats-Unis

Résumé du film

Cela se passe en 1930, en Ohio. C’est la crise. Les gens ont faim. Un homme, Ben Harper, est condamné à mort pour vol. Avant d’être arrêté, il confie à son fils John le secret de la cachette du butin.
Plus tard, un personnage inquiétant, tout de noir vêtu, le faux prêcheur Harry Powell, épouse Willa Harper, la mère de John et de la petite Pearl. Mais en réalité, Harry recherche l’argent dont il a appris la présence alors qu’il partageait la cellule de Ben. Quand Willa le démasque, il la supprime sans pitié. Puis il poursuit et persécute John et sa petite sœur Pearl (qui a promis à son frère de ne pas révéler le secret de leur père). Les petits arrivent à se sauver en barque le long du fleuve Ohio : ils vont trouver refuge chez Rachel, une courageuse vieille dame, qui a déjà recueilli un grand nombre d’enfants. Mais le prêcheur ne renonce pas pour autant...

Pourquoi ce film a été choisi

Par Isabelle Danel des Fiches du Cinéma,

Le mal et le bien s’affrontent au cours de ce conte pour enfants petits et grands, à la fois cruel et merveilleux dans un noir et blanc somptueux qui fait la part belle à l’ombre et à la lumière.

La laideur du monde, c’est la pauvreté qui contraint Ben à voler une banque, les enfants qui chantent une comptine sur un pendu qui n’est autre que le père de John et Pearl, et cet homme aux mains tatouées (HATE/HAINE à gauche, LOVE/AMOUR à droite), faux pasteur et vrai meurtrier, qui invoque Dieu pour mieux jouer les démons. La beauté du monde, c’est l’innocence des jeunes âmes, la nature qui veille (la végétation puis le marais empêchent Harry d’atteindre la barque où s’enfuient John et Pearl), et Miss Cooper, cette vieille dame rude en apparence, mais dont le cœur est profondément bon.

Parsemé de comptines et de chansons liturgiques, le film avance du naturalisme au fantastique, du polar au conte en passant par les ressorts du dessin animé (dans la cave, Harry, les mains en avant se fait coincer les doigts dans la porte et gémit comme le loup de Tex Avery). Le pasteur évolue de la figure effrayante d’un Barbe-Bleue qui va commettre son 13ème meurtre (on n’en voit que les prémisses avant cette scène onirique stupéfiante où les cheveux de Willa dans la voiture au fond de l’eau semblent se mêler aux algues flottantes), à la silhouette d’un croquemitaine vindicatif mais grotesque dont on sent bien qu’il n’arrivera pas à ses fins. Le rapport à la Bible est omniprésent, mais comme en témoigne le chant en canon sur Leanin, il y a deux façons de voir. Ça vaut aussi pour l’humanité.

Laissez-vous emporter par ce grand film généreux, fondateur, somptueux.

 

Lire la suite
Textes issus des Fiches du Cinéma
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com

Carte postale numérique


Extrait vidéo