Cirque (Le)
Résumé du film
Poursuivi par des policiers, Charlot fait une entrée imprévue sur la piste d’un cirque et remporte un tel succès qu’il est engagé comme clown.
Amoureux de Merna, la petite écuyère, Charlot a un rival : Rex, le roi des funambules.
Un rival qu’il ne parviendra pas à vaincre, ni sur le fil d’acier, ni dans le cœur de Merna.
Les deux amoureux se marient, avec le consentement de Charlot, et le jour où le cirque repart sur la route,
Charlot, resté seul dans le grand cercle hier encore enchanté, songe avec mélancolie à ses rêves enfuis.
Pourquoi ce film a été choisi
Par Jef Costello de Fiches du Cinéma,
En réalisant Le Cirque, Chaplin, menacé par l’imminence du parlant, se penche vers ses débuts, là où, parmi clowns et jongleurs, il fit l’apprentissage de son art. Le film naît dans une période charnière de son œuvre. Encadré par deux géants (La Ruée vers l’or et Les Lumières de la ville), conçu comme toujours dans la douleur, il occupe une place à part.
La violence libertaire du Vagabond s’exprime ici moins brutalement, le trait satirique est plus doux. La construction dramatique est simple, favorisée par l’unité de lieu. C’est enfin une œuvre intemporelle, détachée des enjeux de son époque, mais où chaque séquence montre à quel degré de perfection le cinéma muet était parvenu dans sa maturité. L’histoire de ce pauvre type exploité parce qu’il fait rire à ses dépens, touche tous les cœurs et résonne comme une réflexion inquiète sur l’essence comique.
Les personnages ont des caractères simples et leurs relations sont archétypales : le directeur de cirque est avide et brutal, l’écuyère malheureuse et martyrisée, le funambule jeune et droit et le Vagabond a un cœur pur. Chacun joue magnifiquement sa partition, faite d’éléments éculés du mélodrame, comme si c’était la première fois. Ce qui touche encore les enfants aujourd’hui, par-delà les scènes spectaculaires (la cage aux lions) et une mécanique infaillible du gag (l’ouverture virtuose), c’est l’impossibilité d’anticiper les réactions du personnage. Jamais il n’est là où on l’attend. Mais il est toujours là, manifestant une volonté farouche de remplir et d’occuper tout le cadre.
Chaplin communique avec son spectateur en lui faisant des clins d’œil, en l’interpellant. Cette proximité nourrit le lien fort qui subsiste encore maintenant avec le personnage. Chaplin est toujours nécessaire et Le Cirque, un ruban inusable.
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