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Monde vivant (Le)

Eugène Green | 2003 | France

Résumé du film

Un ogre, pas très bien rasé, avec deux enfants vivants dans son garde-manger, veut répudier son épouse – qui n’est pas une ogresse – pour se marier avec une demoiselle qu’il tient captive dans une chapelle.
Deux chevaliers partent pour le combattre : l’un a un lion, l’autre pas, et tous deux portent des pantalons en toile de Gênes à la mode de Nîmes.

Cette histoire, qui se passe de nos jours, est d’une brûlante actualité.

Eugène Green

Pourquoi ce film a été choisi

Par Jef Costello des Fiches du Cinéma,

Voulez-vous embarquer pour le monde vivant ? Un monde peuplé de princesses captives, d’ogres affamés, d’enfants repas, de chevaliers au lion, et d’arbres ensorceleurs. Un monde à la langue sublime, jouant de la poésie et de l’humour avec un égal bonheur. Là-bas, on se parle en accentuant les liaisons (le “chevalieraulion”, au début, ça surprend), les serments sont inaliénables, et la mort, un rêve. Est-il important de préciser que les chevaliers sont vêtus de jeans ordinaires, et que les lions ont l’apparence d’inoffensifs toutous ? Bienvenue dans le monde vivant !

Certes, on n’y entre pas comme ça. Seuls les adultes ou enfants dotés d’une capacité de croyance moyenne dans les pouvoirs du cinéma, auront accès à cet univers excentrique. Le film s’ouvre d’ailleurs de manière solennelle, chant religieux et paysages champêtres, comme pour marquer une traversée du miroir. Au début, on ricane un peu ; le phrasé monocorde, le hiératisme des personnages, la neutralité du jeu des comédiens (ils ne jouent pas faux, ils jouent plat !) déconcertent un temps. Pourtant, insidieusement, la magie opère. Dieu et les enfants savent qu’il suffit de nommer pour que cela existe. Et avec des mots, une écharpe rouge, et de la fausse fourrure, tout un univers de conte de fées advient sous nos yeux.

Le Monde vivant, réalisé par un cinéaste bressonien, permet à des doigts d’enfants de toucher le mystère de la représentation en général, cinématographique en particulier. C’est une invitation au voyage dans l’imaginaire qui n’exclut personne. Les enfants y sont attendus, et seront même accueillis avec un respect et une hospitalité si souvent absents dans les films agnostiques.

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Textes issus des Fiches du Cinéma
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com

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Bibliographie

Achime, le mot mystère
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De Catarina Sobral, Hélium éditions, 2013.
À partir de 7 ans.
Les premières aventures du roi Arthur
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Frédéric Sochard, Père Castor Flammarion, 2003, à partir de 10 ans
Camille Sander, spécialiste des récits de chevalerie, propose dans ce volume une adaptation d’un roman anonyme du XIV° siècle.
Mon chat le plus bête du monde
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Gilles Bachelet, Seuil jeunesse, 2004, à partir de 5 ans.
Quand les mots et les images ne racontent pas tout à fait la même histoire, qui croire? Un livre très drôle à lire en famille.
Mon chien banane
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Dans un parc, un enfant promène une banane au bout d’une laisse. Les passants essaient de comprendre pourquoi l’enfant promène une banane, pendant que de son côté, le garçon essaie de leur faire comprendre que sa banane est un chien.