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Peuple Loup (Le)

Tomm Moore, Ross Stewart | 2020 | Irlande, Etats-Unis, Luxembourg

Résumé du film

En Irlande, au temps des superstitions et de la magie, Robyn, une jeune fille de 11ans, aide son père à chasser la dernière meute des loups. Mais un jour, lors d’une battue dans la forêt, Robyn rencontre Mebh, enfant le jour, louve la nuit. Désormais pour Robyn, la menace ne vient plus des loups, mais bien des hommes.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Hélène Hoël, responsable jeune public et scolaires au cinéma Le Concorde à La Roche-sur-Yon (85) et coordinatrice École et cinéma & Collège au cinéma en Vendée

Le film aborde les questions de la condition des femmes à l’époque du 17e siècle mais qui fût vrai encore très récemment. On le découvre surtout à travers le personnage de Robyn, jeune fille dévouée et sous l’autorité de son père, sans liberté aucune, et dont la transformation en louve va lui permettre de s’affranchir de sa condition, d’aller au-delà, et de s’ouvrir à l’inconnu.

Le film se déroule dans une époque particulièrement dure, qui a vu s’enchainer des climats défavorables, des guerres, des famines. Les populations et les animaux avaient faim, et les loups s’approchaient plus facilement des villages suscitant une peur croissante envers l’animal. Cette peur du loup a nourri un grand nombre de contes, fables et des superstitions que le film va déconstruire. Il est intéressant d’étudier à la fois les représentations du loup, comment elles évoluent dans le temps et pourquoi il a pu et suscite encore des peurs.

Un lien peut notamment être fait avec le documentaire de Jean Michel Bertrand Marche avec les loups (2018) qui figure dans le catalogue École et Cinéma, où l’approche du loup est tout autre (documentaire contemporain, où l’homme est en quête d’un animal devenu rare).

Cette trilogie de Tomm Moore est imprégnée et inspirée des contes et légendes celtes ainsi que de l’esthétique celtique qui en découle. Le dessin de Tomm Moore allie des formes géométriques, avec des traits anguleux pour la ville fortifiée et au contraire des courbes et des volutes pour la représentation de la forêt. Il y a aussi un travail sur l’architecture de la ville, et la conception de la forêt qui explique l’impact de l’environnement sur les individus et personnages du film.

Tomm Moore dit aussi s’être beaucoup inspiré d’artistes de la Sécession Viennoise dont fait parti Gustav Klimt, et on retrouve ici en plus du travail sur les motifs, un travail sur la couleur qui fait encore fois penser à l’enluminure du Moyen Âge, l’un des motifs et sujets de Brendan et le secret de Kells.

Pour ceux qui ne l’ont pas vu, Le Peuple loup, c’est un réel enchantement, la végétation est luxuriante, chaleureuse, une véritable ode à la nature, malmenée par l’homme. La découverte du film est une véritable expérience sensorielle, qui est amplifié par la bande originale composée par Bruno Coulais, très grand compositeur de musique de film (tous films de Tomm Moore, Microcosmos, Le Peuple Migrateur, Coraline...).

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