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Roi des masques (Le)

Wu Tian-Ming | 1995 | Chine

Résumé du film

En Chine, au début du vingtième siècle, Wang parcourt la région du Sichuan sur sa modeste embarcation. Ce vieil homme est « le roi des masques ». Il sait, en un éclair, faire se succéder les masques de soie qu’il porte sur son visage. C’est ainsi qu’il gagne sa vie, accompagné de son singe Général. Mais il se fait vieux et il a peur de mourir sans avoir transmis son art à un héritier mâle. Encouragé par un autre artiste, Maître Liang, il se décide à acheter un petit-fils, Gouwa. Wang commence alors l’apprentissage de son élève, le conduisant aux représentations de Maître Liang. Mais tout bascule quand on apprend que Gouwa n’est qu’une fille. Touché malgré lui par le désespoir de Gouwa qui ne veut pas être vendue pour la huitième fois, Wang la garde comme servante et lui apprend à faire des acrobaties. Mais le destin s’acharne sur nos deux personnages. La fillette devra quitter Wang et retombera dans les griffes de son ancien vendeur. Wang, lui, sera accusé injustement de vol d’enfant. Pourtant, grâce à l’aide de Maître Liang et à l’amour et la volonté de Gouwa, le grand-père et la fillette se retrouveront. Mieux encore : le roi des masques acceptera de transmettre son secret à Gouwa.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Michel Berjon des Fiches du Cinéma,

Réalisateur et producteur (responsable des studios de X’ian) dans les années 1980, Wu Tian-ming, après un exil aux États-Unis, réalisa à Hong Kong ce film qui a remporté une multitude de prix dans le monde entier, sans doute parce que l’histoire qu’il raconte peut toucher tous les enfants du monde.D’ailleurs, elle n’est pas sans rappeler notre Sans famille national, pour l’évocation des trafics d’enfants orphelins - et puis parce que l’artiste ambulant va jusqu’à coiffer son singe d’un shako ! On pense aussi à la petite maorie nommée Paï (Niki Caro, 2002), pour la transmission des secrets des anciens et pour la lutte des filles pour l’égalité, surtout lorsqu’elles ne sont pas désirées. Depuis longtemps, la société chinoise, comme hélas bien d’autres, préfère produire des garçons plutôt que des filles, aussi celles-ci doivent-elles faire preuve d’encore plus de courage et de pugnacité pour s’imposer !

Ce film montre une petite fille têtue et volontaire luttant contre les injustices dans la Chine des années 1930. Pour cela, le réalisateur fait preuve d’une grande maîtrise, à la fois technique et narrative. Dans un style classique épuré, il décrit les ruelles, l’hiver, la brume, le fleuve, dans une déclinaison de gris mettant en valeur la chaleur et l’humanité des personnages et contrastant avec les couleurs clinquantes des scènes d’opéra. Car l’histoire parle de la transmission de l’art, de la place du spectacle et de l’acteur dans la société. Les femmes ne pouvant pas être alors actrices en Chine (les rôles féminins étaient tenus par des hommes, déguisés), le film parle aussi de l’égalité filles-garçons. Il montre enfin que des liens d’amour, y compris non filiaux, se tissent entre les générations.

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Textes issus des Fiches du Cinéma
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