Demoiselles de Rochefort (Les)
Résumé du film
Dans cette histoire, parlée, dansée, chantée, les gens qui s’aiment n’arrivent jamais à se rencontrer. À Rochefort, aux murs colorés de bleu, jaune, vert, rose, on prépare la fête : les forains s’installent. Faisons connaissance avec les héros du film :
Les jumelles : Solange et Delphine donnent des cours de danse à des petites filles. La blonde rêve à son idéal masculin, la rousse compose un concerto. Elles veulent « aller à Paris ».
Yvonne, maman des jumelles et de Boubou, tient un café. Elle a rompu avec son grand amour « au nom ridicule ».
Maxence, jeune marin. Il a peint son « idéal » féminin. Surprise ! C’est Delphine, mais il ne le sait pas...
Guillaume, amoureux de Delphine (qui ne l’aime pas). Il peint avec un pistolet et expose dans sa galerie le tableau de Maxence.
Simon Dame, marchand de musique. Solange lui demande une recommandation pour Andy, musicien américain. Il lui raconte alors qu’il a aimé une femme. Hélas, « elle refusait le nom de Madame Dame ».
Étienne et Bill, les forains. Plaqués par leurs copines qui partent « avec des marins aux yeux bleus », ils demandent aux jumelles de faire le spectacle à leur place. Elles acceptent.
Andy, le célèbre musicien américain. Il croise Solange. C’est le coup de foudre entre eux. Mais elle ne sait pas encore que c’est lui.
Boubou. Fils d’Yvonne, qui envoie toujours quelqu’un le chercher à l’école. C’est là que se croisent tous les personnages. Boubou a tendance à être insolent et à envoyer balader son cartable.
Le spectacle des jumelles est un vrai succès. Après la fête, Simon Dame retrouve Yvonne, Andy et Solange se rencontrent et tous s’avouent leur amour. Au même moment, on découvre que Subtil Dutrouz, paisible vieux, client du café d’Yvonne, est l’assassin d’une danseuse nommée Lola-Lola. Sur la route du départ, le camion d’Étienne et de Bill, dont Delphine est la passagère pour Paris, ralentit pour prendre un auto-stoppeur : le marin, Maxence qui vient d’être démobilisé...
Pourquoi ce film a été choisi
Par Michel Berjon des Fiches du Cinéma,
L’impression de joie de vivre que dégage ce film “parlé, chanté, dansé” est due à la magie du spectacle, la comédie musicale, dont Les Demoiselles de Rochefort est l’un des rares exemples aboutis du cinéma français. Le jeu des couleurs bigarrées des costumes comme des décors (pour l’occasion, Rochefort a été entièrement repeint en tons pastel), tout comme la musique de Michel Legrand (éclectique, elle va du rock à la sonate en passant par les couplets de chansonniers et le jazz), mais aussi l’intelligence cocasse des paroles de Jacques Demy et enfin la présence rare à l’écran des sœurs Dorléac (Françoise et Catherine D.) : tout cela constitue un feu d’artifice contant un chassé-croisé amoureux jamais mièvre.
Avec ces atouts, la bonne humeur de ce film “enchante” toujours filles et garçons. Un des symptômes de ce sortilège est une envie irrésistible d’entonner la chanson des jumelles à tue-tête et à longueur de journée. Les parents sont prévenus ! Conçu comme un jeu de piste, le scénario ludique invite à deviner comment se formeront les couples : Delphine convolera-t-elle avec Guillaume ou Maxence ? Il est aussi possible de mener l’enquête : qui est le mystérieux assassin qui terrorise la petite ville ? Plus tard, les enfants découvriront les taches d’ombre de cette œuvre solaire. C’est un film qui revendique le droit au rêve dans une salle obscure. Avec le recul, on appréciera le charme des sixties, entièrement assumé par le réalisateur, qui a su réunir ici ses thèmes de prédilection : les marins, les départs et les retrouvailles, le hasard, la fidélité de l’esprit et la faiblesse de la chair.
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