Les champs * sont obligatoires

Little Bird

Boudewijn Koole | 2012 | Pays-Bas

Résumé du film

Jojo a dix ans ; il vit seul avec son père dans une petite ville. Pendant les grandes vacances, il aime jouer dans les champs près de chez lui et aller à l’entraînement de water-polo. C’est là qu’il rencontre Yenthe, une fille de son âge.

Un jour, il découvre sous un arbre un bébé choucas tombé du nid. Comme il n’arrive pas à le remettre dans son nid, il décide de l’adopter, de devenir comme sa mère. Et d’ailleurs, où est la mère de Jojo ? En tournée en Amérique ? Va-t-elle revenir bientôt ? En tout cas, Jojo lui téléphone quand elle lui manque, et pense qu’il lui fera un gâteau, très bientôt, pour son anniversaire.

Le père de Jojo est agent de sécurité. Il joue avec son fils à faire la course, se battre, tirer à la carabine. Il se met parfois très en colère, et surtout quand Jojo parle de la fête d’anniversaire qu’il a envie de préparer. Il n’aime pas non plus l’idée d’adopter un animal sauvage, et le jour où il découvre le choucas, il le jette dehors. Jojo s’enfuit alors de chez lui et veut à tout prix récupérer son oiseau. Mais quand il retrouve, le choucas se prend dans les rayons de son vélo et meurt.

Jojo enterre l’oiseau avec son père et Yenthe. Il décide de « dire quelques mots » comme il l’avait fait pour l’enterrement de sa mère.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Pierre Laperrousaz, coordinateur des actions scolaires à la FOL 74/CDPC.

Sortir pour aller au cinéma, vivre une expérience partagée, m’a toujours fait penser à l’idée du voyage.
Évidemment, comme un film, chaque voyage est différent et peut se révéler, pour le spectateur/voyageur, un apprentissage de la vie.

Il existe des voyages organisés où tout est balisé. La direction déterminée. Les arrêts minutés. Les paysages imposés. Les rencontres orchestrées. Les émotions contrôlées.
Et puis il existe des voyages qui nous font sortir des sentiers battus et qui nous invitent à prendre des chemins de traverse. Ceux-là vont nous conduire vers l’inconnu, nous pousser à provoquer des rencontres, à changer de route, à revenir sur nos pas, à contourner, à escalader, à traverser, à s’adapter, à partager…

Ces voyages, comme pour un film singulier, nous mettent parfois en situation d’inconfort mais le spectateur/voyageur n’en reviendra plus tout à fait le même. Le film Little bird de Boudewijn Koole, filmé à hauteur d’enfant, fait partie de ceux-là…

L’approche du réalisateur montrant ce lien sensible entre un jeune garçon, Jojo, et un choucas nous entraîne immédiatement au cœur de cette histoire. D’emblée, nous percevons la fragilité de ces deux êtres qui vivent, chacun de leur côté, l’absence maternelle. Cette rencontre qui n’aurait jamais dû avoir lieu, touchera, sans nul doute, le spectateur/voyageur au même titre que les rapports entretenus entre Jojo et son père. Entre amour, pudeur, désaccords, colère parfois, Boudewijn Koole parvient à retranscrire l’équilibre subtil qui unit ce père et son fils.

Ce voyage cinématographique nous entraîne dans l’univers de Jojo au travers des lieux qu’il fréquente : sa maison comme lieu de tensions, la piscine comme lieu du dépassement, le studio de musique comme lieu de recueillement ou encore la caravane comme lieu de réconfort. Ces endroits structurent la vie de Jojo et forment un équilibre qui reste malgré tout précaire. Cette vulnérabilité rend le personnage de Jojo très attachant.

Le délicat passage de l’enfance à adolescence, les premiers émois amoureux nous poussent invariablement à ressentir une grande tendresse pour Jojo, ce qui, à coup sûr, entrera en résonance avec le vécu du spectateur/voyageur.

Sans aucun doute, Little bird marquera les esprits, alors prenez votre envol et faites bon voyage !

Lire la suite

Carte postale numérique


Extrait vidéo

Bibliographie

Le jour où je me suis déguisé en fille
Le jour où je me suis déguisé en fille
David Walliams et Quentin Blake, Gallimard jeunesse, 2010, à partir de 9 ans.
Depuis que la mère de Dennis est partie, la vie de ce dernier est bien triste. Son père, chauffeur routier, déprime, interdit à ses fils de penser à elle, de parler d’elle et a détruit toutes les photos où elle figure...
L’Abécédaire de la colère
L’Abécédaire de la colère
Emmanuelle Houdart, Thierry Magnier, 2008, à partir de 6 ans.
Avec ses personnages mi-ogres ou mi-géants, humains ou animaux, théâtrales et si expressifs, l’auteur nous entraîne dans un dédale de vingt-six pages à la découverte d’un alphabet colérique qui promet quelques surprises!