Rumba
Résumé du film
Dom et Fiona vivent leur vie de rêve : ils enseignent dans la même école et se retrouvent le soir pour leur entraînement de danse de salon latino-américaine. Leur quotidien est une harmonie absolue dans laquelle chaque geste a la grâce d’une danse. Mais une nuit, après avoir brillamment gagné un concours cantonal de danse, ils ont un grave accident de voiture en essayant d’éviter Gérard qui voulait se jeter sous leurs roues. Fiona perd une jambe. Dom perd la mémoire. À partir de ce jour, leur vie conjugale devient une réaction en chaîne de catastrophes… jusqu’à la destruction de leur pavillon par le feu. Le lendemain de l’incendie, Dom part acheter le petit déjeuner mais oublie le chemin du retour. Il monte au hasard dans un bus. Au terminus, il est molesté par un homme qui tente de le voler. Gérard surgit alors, le sauve et le recueille dans le cabanon où il vend des beignets. Tous deux mènent une vie heureuse faite de gymnastique sur la plage et de vente de beignets aux estivants. Un an plus tard, Fiona retrouve la trace de son mari mais croit qu’il est mort. Face à la mer, elle lui fait ses adieux. En voulant offrir un beignet à une fillette sur la plage, elle se retrouve devant la cabane de Gérard. Une averse soudaine la pousse à s’abriter sous l’auvent du commerce, où elle se retrouve face à Dom, toujours amnésique. Ils se présentent l’un à l’autre.
Pourquoi ce film a été choisi
Par Chloé Rolland des Fiches du Cinéma,
Formés au théâtre et au cirque, Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy sont des acteurs-réalisateurs qui se taillent une place à part dans le paysage cinématographique. Grâce à un subtil mélange entre un jeu corporel ultra-développé et un ton mi-comique mi-tragique, leurs films imposent, en effet, une savoureuse étrangeté.
Comme souvent dans le burlesque, dont ils portent haut les couleurs, les situations de départ n’ont, paradoxalement, rien de drôle. Oubliée de tous dans la chambre froide d’un MacDonald dans L’Iceberg, la Fiona de Rumba perd une jambe et la conscience de son mari dans un accident causé par un suicidaire. Chez le trio, la noirceur est donc la toile de fond du comique. Il se dégage néanmoins de ce parti pris une douceur émouvante, car les personnages n’ont de cesse de vouloir contourner les murs dans lesquels ils finissent toujours par foncer.
L’art d’Abel, Gordon et Romy, proche du mime, prend ici toute son envergure, résumée dans une scène magnifique où ils font danser leurs ombres, valides et vaillantes. Il s’épanouit également dans des gags dont le moteur comique est la répétition. C’est ainsi, en prenant très au pied de la lettre son projet burlesque (sans chercher à le disséminer çà et là), en le tirant sans cesse vers la chorégraphie (significativement, c’est l’amour de la danse qui, au début du film, unit nos deux héros, façon de rappeler que le cinéma est, avant toute chose, affaire de corps se mouvant, s’agençant, se télescopant, dans un cadre) que le trio signe, davantage qu’une simple succession de sketches, un délicieux ovni, héritier moderne et coloré d’une tradition comique quelque peu tombée en désuétude.
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com