Un conte peut en cacher un autre
Résumé du film
Pouvons-nous faire confiance à un loup conteur d’histoires ? Surtout si celui-ci a une opinion très personnelle des contes de fées. Mademoiselle Hunt, baby-sitter de son état, et les deux jeunes enfants du Petit Chaperon rouge seront confrontés à cette question au cours d’une soirée riche en rebondissements.
Si l’action du film se passe en un temps très court, les histoires du loup, elles, nous plongent dans un passé lointain.
Le loup raconte à la baby-sitter sa toute première rencontre avec le Petit Chaperon rouge et comment cette dernière est devenue une tueuse de loups professionnelle. Il lui dévoile aussi la profonde amitié qui la lie à Blanche-Neige.
Pour les enfants du Petit Chaperon Rouge, il change de registre. Il ne parle plus de ses souvenirs mais leur raconte deux histoires traditionnelles qu’il entremêle avec fantaisie : Jack et le haricot magique et Cendrillon.
Le duo formé par le loup et le Petit Chaperon rouge intrigue tout au long du film, leurs personnalités complexes et attachantes se dévoilant peu à peu.
Nous pouvons faire confiance à Jakob Schuh et Jan Lachauer pour renouveler notre intérêt pour des histoires que nous croyons connaître par cœur !
Pourquoi ce film a été choisi
Par Isabelle Boudet des Fiches du cinéma
Après le succès (critique et public) des adaptations sur grand écran des Gruffalo et de La Sorcière dans les airs, la maison de production Magic Light s’attaque à un “bon gros géant” de la littérature jeunesse : Roald Dahl, déjà maintes fois adapté au cinéma. Fidèle au ton acidulé de l’écrivain britannique, le loup narrateur précise bien vite qu’il est là pour raconter les “vraies” histoires du Petit Chaperon rouge et consorts, bien plus noires que les versions “mollassonnes et niaisouillardes” habituellement perpétuées. Sont ici convoqués le Petit Chaperon rouge, donc, Blanche-Neige, Jack et son haricot magique, Cendrillon et les trois petits cochons. Ces célèbres contes se trouvent habilement imbriqués dans un scénario à tiroirs qui instaure un vrai suspense. Le jeu des histoires croisées offre l’occasion de redécouvrir ces personnages classiques et leurs récits rabâchés sous un jour contemporain. Ainsi, le Petit Chaperon rouge perd son innocence pour devenir une impitoyable tueuse à gages, digne héritière d’Uma Thurman dans Kill Bill ; Blanche-Neige se révèle actrice de son destin, et non plus passive princesse à la merci d’une belle-mère ou d’un prince. Les réalisateurs Jakob Schuh et Jan Lachauer, piliers de l’écurie Magic Light, signent, comme à leur habitude, une animation soignée, tout en densité et profondeur. Et si on perd l’aspérité savoureuse de Quentin Blake, l’illustrateur des ouvrages de Dahl, on goûte la précision des détails dans les couleurs et les décors et cet humour des visages et des expressions déjà à l’œuvre dans les Gruffalo et La Sorcière dans les airs. Ce conte en cache bien un autre, profond et facétieux, noir et drôle à la fois. Une réussite.
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