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Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary

Rémi Chayé | 2020 | France, Danemark

Résumé du film

1863, États-Unis d’Amérique

Dans un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C’est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L’apprentissage est rude et pourtant Martha Jane ne s’est jamais sentie aussi libre. Et comme c’est plus pratique pour faire du cheval, elle n’hésite pas à passer un pantalon. C’est l’audace de trop pour Abraham, le chef du convoi.

Accusée de vol, Martha est obligée de fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle découvre un monde en construction où sa personnalité unique va s’affirmer. Une aventure pleine de dangers et riche en rencontres qui, étape par étape, révélera la mythique Calamity Jane.

Pourquoi ce film a été choisi

Par Perrine Boutin, maîtresse de conférences à la Sorbonne Nouvelle et membre du comité de sélection École et cinéma

(Transcription de la pastille vidéo ci-contre)

Rémi Chayé compte dans sa filmographie deux longs métrages : Tout en haut du monde (2015) qui fait déjà partie d’École et cinéma et Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary (2020). La sortie de son second film n’a malheureusement pas eu le succès escompté du fait de la crise sanitaire survenue la même année.

A la fin du XIXème siècle, un convoi de pionniers est en route pour une contrée lointaine de l’Ouest. La dernière famille qui rejoint le convoi et celle de Monsieur Cannary, pauvre et dont la femme est décédée. Sa fille aînée, Martha Jane Canary, prend beaucoup de responsabilités durant cette éprouvante traversée notamment parce que son père est blessé. En route, le rôle de Martha Jane va s’amplifier grâce à divers apprentissages. Elle est amenée à se confronter à la fois aux garçons et aux filles du convoi, mais sera repoussée par les uns et par les autres.

Le film s’inspire de la figure féminine emblématique de la conquête de l’Ouest américain, Martha Jane Cannary, dite Calamity Jane, née en 1852 près de Princeton dans le Missouri. De son vivant, elle connaît la notoriété grâce à son rôle dans la conquête de l’Ouest et dans les guerres indiennes (au cours desquelles elle s’est prétendue éclaireuse pour l’armée américaine). Par la suite, elle deviendra le personnage principal d’un spectacle fondé sur sa propre légende, le Wild West Show. Une autobiographie de Calamity Jane particulièrement romanesque était distribuée au cours des représentations. Ce spectacle va accroître la légende, rendant la distinction entre réalité historique et fiction très difficile.

Elle meurt en 1903 dans le Dakota du Sud, en étant pauvre, aveugle et alcoolique, mais toujours aussi célèbre. Il existe diverses sources biographiques concernant Calamity Jane, pourtant des données demeurent inconnues, comme sa date de naissance réelle par exemple. Sa légende a suscité une abondante littérature, même de son vivant. Enfin, le cinéma et la bande dessinée ont fait la part belle à ce personnage. On peut même se demander si Nicholas Ray ne s’est pas inspiré de Calamity Jane pour écrire en 1954 le personnage principal de Johnny Guitare (aux catalogues Collège au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma) !

Le compte-rendu du comité de sélection École au cinéma à propos du film : « Chayé livre avec ce nouveau long-métrage un chef d’œuvre d’animation témoignant d’une grande maîtrise graphique, une esthétique chatoyante qui tient à la très grande qualité chromatique des dessins. Le scénario, quoique classique, est bien rendu et s’inspire librement de l’enfance de Calamity Jane, une figure emblématique de la conquête de l’Ouest. Les dialogues sont particulièrement soignés. C’est aussi une découverte cinématographique en ce qu’elle permet de revisiter le western, un genre mal représenté dans le catalogue École et cinéma. Bien qu’archétypal, le personnage féminin de Calamity reste une héroïne forte et intéressante pour les choix qu’elle fait. Le film permet une ouverture à de multiples questions liées à l’émancipation, la liberté, la transgression. Il aborde le rapport au pouvoir et aux règles sociales. La question du travestissement pourra également être explorée avec les élèves comme un acte de transgression. Comment mieux intégrer le monde des hommes et devenir leur égale en adoptant leur code vestimentaire ? En cela Calamity propose une belle plongée dans le rapport homme-femme et sur les identités genrées. Le film sera adapté dès le cycle 2. »

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Ailleurs

Présentation du film par Perrine Boutin membre du comité de choix de sélection pour École et cinéma, à l’occasion des Rencontres Nationales des dispositifs (Clermont-Ferrand, 2022).