Kirikou et la Sorcière
Résumé du film
Une petite voix sort du ventre d’une jeune femme enceinte :
—Mère, enfante-moi ! — Un enfant qui parle dans le ventre de sa mère s’enfante tout seul, répond la mère. Un tout petit garçon sort alors, coupe son cordon ombilical et déclare : — Je m’appelle Kirikou !
Il va dans l’instant apprendre que Karaba la sorcière a asséché la source et dévoré les hommes du village, dont son propre père. Âgé d’une minute et haut comme trois pommes, Kirikou va bondir pour sauver son oncle, dernier homme valide, des griffes de la sorcière, et faire connaissance avec celle-ci, superbe créature bardée de bijoux, de puissance et de méchanceté. Ensuite, toujours tout petit, tout nu et débordant d’énergie, d’astuce, de générosité, il sauvera des enfants, bravera les interdits et les maléfices de Karaba, rendra l’eau au village, posera des questions, échappera aux fétiches-esclaves de la sorcière, rencontrera des animaux sauvages dans une nature magnifique, passera par maintes épreuves, avec échecs et succès, parviendra à la Montagne interdite, pour obtenir les secrets que détient son noble grand-père. Il aura la réponse qu’il poursuivait : « Pourquoi la sorcière Karaba est-elle méchante ? » Il repartira vaillamment pour de nouvelles luttes, retournera la situation avec coeur et surprendra tout le monde.
Michel Ocelot
Pourquoi ce film a été choisi
Par Ghislaine Tabareau-Desseux des Fiches du Cinéma,
Kirikou et la sorcière est le premier long métrage de Michel Ocelot, qui affirmait déjà là un style d’animation, inspiré de l’art naïf, personnel et brillant. À l’époque, il avait déjà réalisé les courts métrages qui seront rassemblés en 2000 sous le titre Princes et princesses, travail minutieux et raffiné, en ombres chinoises et papiers découpés. On retrouve dans Kirikou cette précision dans le traitement des formes (notamment pour les paysages), mais vient cette fois s’y ajouter un éclat chromatique saisissant, qu’Ocelot poussera ensuite à la perfection dans Azur et Asmar.
Kirikou et la sorcière dépeint avec une grande justesse le mode de vie traditionnel dans un village africain, avec son quotidien et ses croyances. Ce conte traditionnel, qui a été inspiré à Ocelot par son enfance passée en Guinée, est un récit initiatique très simple. Il pourra même paraître parfois un peu simpliste à certains adultes, mais il n’en est pas moins extrêmement efficace, touchant, gorgé de vie et de chaleur, et surtout profondément stimulant. À ce titre, sa plus grande réussite tient sans doute à son petit héros, vif et plein d’optimisme, qui est devenu un modèle de persévérance pour un grand nombre d’enfants.
Sorti en décembre 1998, face au traditionnel “Disney de Noël” (Mulan), Kirikou et la sorcière a été un vrai succès surprise, qui a fait date dans l’histoire de l’animation française. En Afrique francophone, il est carrément devenu un phénomène de société (la chanson composée et chantée par Youssou N’dour pour le film, n’est sans doute pas étrangère à cet engouement). Ce premier épisode donnera lieu à deux suites, parfois moins convaincantes, mais dans lesquelles le charme de Kirikou ne cesse jamais d’opérer.
Les Fiches du Cinéma chroniquent, depuis 1934, tous les films de long métrage qui sortent sur les écrans français. Retrouvez cette immense base de données patrimoniale sur fichesducinema.com