Princes et Princesses
Résumé du film
À la tombée de la nuit, une fille et un garçon se rejoignent dans la salle d’un cinéma abandonné. Avec la complicité de Téo, l’ancien projectionniste et sous l’œil attentif de Petit Duc, un oiseau de nuit, ils s’inventent six contes qu’ils interprètent en ombres chinoises sur l’écran.
La Princesse des diamants
Une princesse sera délivrée par celui qui parviendra à rassembler les cent onze diamants de son collier égarés dans l’herbe, avant l’écoulement d’un sablier. Avec l’aide des fourmis qu’il a sauvées du feu, un jeune prince réussit à retrouver tous les diamants et épouse la princesse.
Le Garçon des figues
Dans l’Égypte ancienne, un jeune et pauvre paysan offre chaque jour à la reine une figue fraîche qui a mûri en plein hiver. En échange de ce fruit délicieux, la reine le récompense de précieux cadeaux. L’intendant du palais, jaloux, cherche à se débarasser du jeune garçon. Mais sa ruse échoue et le paysan prend sa place auprès de la reine.
La Sorcière
Au Moyen Âge, un roi offre la main de sa fille à qui pénétrera dans le château de la sorcière. Plusieurs princes s’y essaient mais la forteresse résiste à tous les assauts. Finalement, un jeune homme descend de l’arbre où il était perché et demande poliment à la sorcière la permission d’entrer. La sorcière est si aimable que le jeune homme renonce pour elle à la princesse.
Le Manteau de la vieille dame
Le Japon de la période Edo. Une vieille dame vêtue d’un somptueux manteau rentre chez elle quand un brigand lui propose de la porter sur son dos. Il la conduit en un lieu désert pour lui voler son manteau. Hélas pour lui, la vieille dame a gardé toute sa force et lui serre les côtes entre ses jambes. L’homme, épuisé, est obligé de la porter jusqu’au bout de la nuit.
La Reine cruelle
Dans un monde de science-fiction, une reine soumet ses prétendants à l’« épreuve de la cachette ». Si l’un d’eux parvient à échapper au mégaradar jusqu’au coucher du soleil, il deviendra son époux. Tous échouent. Sauf un montreur de fabulo qui, se faisant lui-même passer pour l’un de ces petits animaux, trouve refuge dans la chambre de la reine.
Prince et Princesse
Et pour finir, un parc romantique où une princesse romantique embrasse un prince romantique. Mais tout se passe exactement à l’inverse d’un conte de fée : le prince se transforme en crapaud et la princesse en limace. Comment sortir de cette impasse ? La seule issue est de s’embrasser, de s’embrasser encore... jusqu’à ce que le prince devienne princesse et la princesse prince.
Pourquoi ce film a été choisi
Par Christophe Calzado des Fiches du Cinéma,
Michel Ocelot est le brillant réalisateur du remarquable Kirikou et la sorcière, conte africain, bardé de prix internationaux tout à fait mérités. Avec Princes et princesses (programme de courts métrages réalisés presque dix ans plus tôt pour un cycle TV), il confirme son sens de la narration et la grâce de sa plume, car il n’est pas aisé de traduire en ombres chinoises des contes aussi divers.
Car la diversité est au rendez-vous de ce film d’animation excellemment maîtrisé où abondent la poésie et le raffinement. On y retrouve le semblant de naïveté qui enchantait dans Kirikou. C’est dire si l’enthousiasme est garanti. Les plus jeunes seront ravis et les parents apprécieront d’accompagner leur progéniture tout en savourant la projection. L’évocation des époques et des lieux variés est source de changements de rythme et d’esthétisme salutaires qui relancent sans cesse l’intérêt.
Aussi, c’est avec impatience que nous attendons de replonger dans la magie du conte lors des intermèdes. Contrairement à ce qu’on pourrait croire au premier abord, il ne s’agit pas d’un dessin animé à l’encre de chine sur fond blanc et filmé comme tel. Il faut bien considérer que les ombres ont été réellement découpées et filmées sur un écran. Puis la créativité de Michel Ocelot et de son équipe a permis d’utiliser au mieux la technique en cherchant des innovations (trous dans l’écran pour les diamants, sel pour la fumée...). Un regret: ne pas pouvoir assister à la fabrication de cette œuvre !
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