Une vie de chat

Par Marguerite Debiesse des Fiches du Cinéma,

Nouvelle production des studios Folimage (La Prophétie des grenouilles, Mia et le Migou), ce premier long métrage d’un tandem à la féconde complicité est un policier pour petits et grands, tout bonnement épatant. Foin de numérique et de trompeuse 3D, le chat Dino et ses partenaires bénéficient d’un graphisme superbe, où l’on reconnaît les influences de Modigliani, Matisse ou, côté BD, Loustal.

Grâce à un scénario à la fois complexe et fluide, qui agence avec équilibre péripéties et psychologie, rebondissements en cascade et finesse des sentiments, le jeune spectateur suit aisément les deux enquêtes entrecroisées. Les plus grands, voire les plus vieux, se régalent des multiples clins d’œil aux classiques du genre : La Nuit du chasseur, dont une scène reprend l’inquiétant onirisme, et les grands films noirs signés Scorsese, Walsh, Hitchcock ou Coppola. Costa, fantasmé en pieuvre par la commissaire, évoque, au choix, Cagney ou Brando, Nico, le Cary Grant de La Main au collet (“Le Chat”), etc. Le tout sans que jamais ces références ne soient gênantes pour les petits.

Le film ne se prive pas non plus de touches d’humour délicieuses et, last but not least, s’offre, d’une part une splendide bande originale jazzy, d’autre part un casting de voix haut de gamme : Dominique Blanc en forte et fragile Jeanne, Jean Benguigui en gangster psychopathe, Bruno Salomone en craquant Nico et Bernadette Lafont en fourbe nounou. Autant de qualités narratives, techniques et esthétiques réunies en un seul film sont à saluer chapeau bas.